Cette nuit, jâai dĂ©posĂ© ma tente
comme on dépose ses pensées.
LĂ , au creux des pins,
dans la lumiÚre dorée du soleil qui glisse,
jâai regardĂ© le jour sâĂ©teindre
et la montagne se vĂȘtir dâor.
Tout semblait figé, suspendu.
Le torrent coulait à mes cÎtés,
fort, vivant, indomptable,
comme mes pensĂ©es qui parfois sâenchaĂźnent sans fin,
mais finissent toujours par retrouver le calme,
au fond de la vallée.
Il nây avait rien Ă faire, rien Ă ĂȘtre.
Plus de rĂŽle, plus dâattente.
Juste un corps parmi les troncs,
un cĆur parmi les oiseaux,
une présence qui se fond dans le Tout.
Juste observer ce qui mâentourait,
comme cette fleur qui saluait le soleil avant quâil ne sâĂ©clipse.
Elle semblait le remercier pour sa chaleur du jour.
Puis, dans la douceur du soir,
elle se referma lentement, confiante,
dans lâespoir de lâaube Ă venir.
Au matin, le monde sâest Ă©veillĂ© dans un souffle.
LumiĂšre naissante, cimes silencieuses,
et mon corps, qui sâĂ©tire,
mon souffle, qui rafraĂźchit.
Comme une offrande Ă la simplicitĂ© dâexister.
La nature ne demande rien.
Et pourtant, elle offre tout.
Peut-ĂȘtre est-ce ça, la clĂ© :
offrir, ĂȘtre soi, sans bruit.
Sans rien retenir.

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